|
|
||
|
LES MANUFACTURES FRANÇAISES AU XVIII° SIÈCLE 423
iils d'or ou d'argent dans leurs ouvrages. Certes, ils n'épargnent pas la soie, surtout clans les pièces de petites dimensions; mais.ils ne recherchent pas non plus ces effets de somptueuse magnificence si chers.au grand roi. 11 suffit d'ouvrir les anciens inventaires du mobilier de la couronne, qui ont conservé jusqu'en 1789 les divisions adoptées sous Louis XIV, pour constater que le chapitre des tapisseries .rehaussées d'orne s'est peut-être pas enrichi d'un seul article sous le règne de Louis XV, tandis que toutes les pièces exécutées de 1715 à 1773 figurent sous la rubrique des tentures tissées simplement de" laine et de soie.
Nous venons de faire connaître les artistes qui travaillèrent poulles Gobelins pendant le cours du xviii0 siècle ; il convient maintenant de passer en revue les tapissiers qui eurent la conduite des ateliers durant la mème période.
L'ancienne organisation avait subsisté. Les ouvriers étaient répartis entre quatre ateliers : deux de haute lice, deux de basse lice. Cette division fut à diverses reprises modifiée. Plusieurs des chefs de la basse lice, après un certain temps d'exercice, furent placés à la tête des métiers de haute lice.
Au vieux.Jans avait succédé, en 1691, son fils. Celui-ci conserve la direction d'un atelier de haute lice jusqu'en 1731. Jean Lefebvre, le fils du chef de la manufacture florentine, fut aussi remplacé, vers 1700, par son fils, qui resta en fonctions jusqu'en 1736. Cette transmission des pouvoirs dans la même famille était une excellente condition pour assurer le respect des traditions. Peutêtre est-ce à cette circonstance que la manufacture doit d'avoir traversé sans encombre des crises graves comme la fin désastreuse du règne de Louis XIV, la régence et la minorité de Louis XV.
Le fait, d'ailleurs, se représente souvent dans l'histoire des -Gobelins. Ainsi Audran devient, en 1733, chef d'un des ateliers de haute lice; c'était probablement celui de Jans. Il reste à sa tête jusqu'en 1772, et a pour successeur son fils, qui, un moment directeur de la manufacture pendant la période révolutionnaire, reprend ensuite sa place comme entrepreneur ou chef d'atelier.
Lefebvre fils cède son poste, en 1736, à Monmerqué, qui avait d'abord dirigé un atelier de basse lice pendant six années, et qui eut pour successeur, en 1749, Cozette, entrepreneur lui-même de basse lice depuis 1736. Cozette travailla pendant trente-neuf ans aux tapisseries de haute lice. Comme Audran, il fut remplacé par
|
||
|
|
||